Equipement GR20 Sac à dos

Ci-dessous, un extrait du livre GR20 L’Aventure of Corse, dans lequel nous expliquons le contenu de nos sacs à dos pour faire le GR20 en 8 jours.


ImagesJ’ai des bâtons tout neufs que je n’abandonnerai pour rien au monde, et mes chaussures sont dotées d’une double semelle agrippante avec sur le dessus la technologie GoreTex ultra légère et résistante. Je n’ai pas de tente à porter puisque nous dormons dans les abris prêtés par les refuges. J’ai un sac de couchage taillé pour les personnes d’1m60, ce qui est un peu court pour un mec d’1m74, mais sur la balance, c’est 200 grammes de gagné.

J’ai optimisé le poids de mon sac pour que marcher soit agréable.

On parle ensemble du contenu de nos sacs respectifs et je ris en citant les immanquables de Youri : un livre, un short citadin et une ceinture. Mais ce qui m’a fait le plus rigoler : un pot de cire pour les cheveux… Il y a des petits plaisirs qu’on ne se refuse pas.

ImagesEh bah tu sais quoi, comme je vois bien que tout le monde rigole en me jugeant, je vais vous dire ce que j’ai pris, en détail.

Tu peux être juge de l’utilité de ce que j’ai emporté.

Enfin, même si tu conclus que j’ai emmené des choses inutiles et que tu me conseilles de ne pas les prendre, bah je vais faire ma forte tête et je vais quand même les prendre. Parce que quoi qu’il arrive, ce que je te raconte s’est déjà déroulé.

Comme tu le sais, mais je préfère le préciser de nouveau, tu n’es pas en train de lire un livre où l’histoire se déroule en direct, donc, tu ne peux pas interagir en live. (Regard arrogant de ma part)

Images– Shèh100?!

Donc, qu’est-ce que j’ai emmené sur le GR20 ?

Le plus important, des chaussures de trail.

J’en ai déjà parlé plus haut, mais sans les décrire. Elles sont donc très légères et très aérées, et très de la marque Asics. Des chaussures de trail d’été, pas imperméables, mais très respirantes. Sur le GR20, il doit faire chaud et beau, c’est pour ça que j’en ai pris des légères.

Images– Rêve?! me disait le GR20.

Je devais faire mes chaussures. J’entends par là que je devais les détendre, les assouplir. Mais je n’ai pas eu le temps. Pourquoi ? Souviens-toi, car je les ai achetées trois jours avant le départ.

Images– Dommage pour tes pieds !

J’ai pris deux shorts pour apprécier le beau temps.

Images– Rêve encore !

Quoi d’autre??

Un legging qui met en valeur mes fesses en les moulant parfaitement et qui a fait ma réputation de twerkkeur101.

Non?! Je ne fais pas de danse. Un legging de course au cas où une douce brise me caresserait les jambes à l’aube.

Images– Génie !

Un débardeur, parce que j’ai envie d’avoir les épaules irritées par le frottement du sac.

Deux hauts à manches longues, légers. Je trouve qu’ils me vont bien.

Images– C’est vrai.

Images– Merci.

Trois paires de chaussettes : une de running, une de socquettes s’il fait chaud et une de foot parce que j’aime le foot.

J’ai aussi emmené le livre de Guy Carlier que j’ai fini avant de commencer la randonnée, histoire de m’alourdir, petite canaille de lecteur invétéré que je suis.

Une trousse (de crayons) de toilette minimaliste, parce que j’aime emporter des petits crayons aux toilettes.

Non, simplement parce que j’aime être propre.

As-tu compris la blague ? Trousse, crayons, toilette ?

Si ce n’est pas le cas, tu dois la comprendre avant de continuer. Si tu n’y arrives pas, il t’est interdit de lire la suite. Tu dois me contacter avant.

Je fais le pitre, je te fais marcher. Tu peux continuer.

Je reprends, une trousse de toilette minimaliste composée d’une brosse à dents, d’un dentifrice, d’un déodorant, d’un savon et d’un pot de cire coiffante.

Une trousse de premiers soins, parce que j’aime bien me soigner en premier. Et aussi parce que j’étais à peu près sûr à 150 % que je serai le seul à en avoir une et que j’en aurai moins l’utilité que mon binôme. Je hais les médicaments.

Y’a quoi dans cette trousse de secours?? Désinfectant, pastilles purifiantes, deux couvertures de survie (mon tordu de petit doigt me disait que je devais en prendre deux, est-ce un spoil ?), et les bases pour se soigner. Défibrillateur, chirurgie Lasik, injection de collagène. Tu te doutes de la non-véracité de ce que je viens de te dire ? Les trucs de bases pour se soigner. Pansements, pansements pour ampoule, pince à épiler, etc.

Ce fameux poncho matière poubelle, couleur pistache, parce que je me disais qu’on n’était pas à l’abri d’une petite averse. En revanche, je ne me disais pas qu’on allait subir la colère du dieu de la pluie.

Un coupe-vent, parce qu’on n’est jamais à l’abri d’une petite bourrasque en altitude. Je ne me disais pas qu’on allait subir la colère du dieu du vent.

Une veste de survêt’ pour les soirées en montagne. J’hésitais avec un peignoir rouge, mais la veste faisait plus jeune.

Du matos vidéo, pour effectuer une petite sextape en altitude. Non?! Du matos vidéo pour filmer, immortaliser cette aventure et rendre des comptes à notre sponsor.

Une lampe frontale, de quelle marque ?

Images« Petzl?! »

Tu suis bien, je suis fier.

Donc, cette lampe me sert lorsque je fais des trails nocturnes avec mes oncles, tantes et reste de la famille, en Corse justement, et qui je pensais, en faisant mon sac, allait m’être d’une grande utilité sur le GR20.

Images« Mais c’est du placement de produit que tu fais en énumérant les marques?? »

Un couteau de survie et une pince multifonctions de la marque Gerber, ayant pour ambassadeur Bear Grylls102. Je kiffe ce mec.

Ma pince sent la rivière, je ne sais pas pourquoi. Ça, c’était pas utile de le dire, mais j’en avais bien envie.

Deux slips en lycra, en trompe-l’œil, pourpre, avec poche à couilles, et mon plus beau déshabillé rouge. Non, des sous-vêtements classiques, trois ou quatre.

Une casquette que j’aime porter à l’envers comme un gangster.

Des chouchous pour mes cheveux longs, pour me faire des chignons. Car crois-moi qu’il est préférable pour tout le monde de ne pas me voir les cheveux détachés.

Une petite paire de gants de course à pied.

Images« Tu cours sur les mains ? »

Très drôle, très très drôle ta blague. Mais évite s’il te plaît.

Des lunettes de soleil Rayban – la meilleure marque de lunettes de soleil de la terre – en édition limitée et qui ont trop la classe.

Un sac de couchage, léger.

Des bâtons de randonnée, parce qu’un pote ayant fait le GR20 me l’avait conseillé ou ordonné.

D’ailleurs, je n’en parle que rapidement des bâtons, mais je devrais faire un chapitre, uniquement sur l’importance de ces derniers. Je partais presque sans bâton. Je doutais de rien moi.

Mon Oncle et ma Tante ayant sans doute eu pitié de moi, et ayant fait un peu de randonnée, m’en ont offert une paire.

Images« De bâtons?? »

Dernière fois que tu me coupes lecteur Alpha, même si ta blague était bonne.

Merci mon Oncle et ma Tante. 25 % d’énergie de gagnée dans les jambes grâce à ça. En fait, les bâtons, c’est presque le truc le plus important. Tu peux partir faire le GR20 sans rien d’autre que ça, juste avec ta bite et tes bâtons.

Images« On dit : ta bite et ton couteau. »

Je sais, c’était pour la blague. En plus je l’ai déjà faite, et elle est très réductrice puisque destinée uniquement à la gente masculine.

Trois kilogrammes de graille, composés de barres de céréales, de fruits secs, d’amandes, de nouilles déshydratées, de sardines et de maquereaux, parce que je suis une petite crapule de fin gourmet.

Pas plus, pas moins.

Comme je l’ai expliqué, notre objectif était de dépenser le moins possible sur le GR20. Tu as pu voir qu’on avait décidé de se faire à manger nous-mêmes comme des grands. J’ai apporté : semoule, lentilles corail, nouilles déshydratées et des encas comme des amandes, des bananes séchées et des barres protéinées. Pour ce qui ne se mange pas, mais qui est nécessaire à la préparation, j’ai emmené deux gourdes d’eau, une fourchette, un tupperware et des sachets de congélation.

En fin gourmet que je suis, j’ai emmené de quoi préparer mes futurs délicieux repas. Une petite casserole démontable et un truc 3-en-1, couteau, fourchette, cuillère.

Une gourde et deux petites bouteilles d’eau. Parce que j’adore l’eau, dans 20-30 ans, il n’y en aura plus. Merci JCVD103, sans toi, je partais sans eau.

Après, voilà tout, j’ai pris ça, mais si tu fais le GR20, tu prends ce que tu veux : clopes, chewing-gum, Nicorette, cendrier de poche104, PS4, Ondamania105, c’est toi qui vois, je vais pas vérifier.

J’ai pris mon téléphone portable, mon BiBop106. Non… Mon téléphone est un téléphone intelligent, un smartphone comme ils disent.

Sur mon téléphone, en plus de la série Stranger Things, j’ai aussi beaucoup de musique, que j’aime écouter en faisant du sport et en marchant. C’est comme un carburant.

Pour le plaisir, j’ai emmené une paire d’espadrilles, pour être à la cool, après de longues heures de marche, bouffon que je suis.

Images« Bouffon?! »

En fait, je ne me disais pas, qu’on allait subir la colère d’un gang de dieux composé de ceux cités ci-dessus, plus celui de la soif, celui du froid, de l’éclatement de genoux, Jean107 passe et des meilleurs.

Je crois que je n’ai rien pris de plus. C’est tout.

Ah si, comme je n’ai pas envie de passer pour un gros beauf dans le train et sur le trajet aller en général en étant habillé en randonneur tout le long, j’ai sur moi un short citadin.

Et ça fait quoi?? Pourquoi tu rigoles??

Images– LOL.

Donc t’estimes que c’est moins ridicule d’être en marcel-short-chaussures de trail dans le train et le bateau??

D’accord.

Mon sac doit faire 14 kilos, sans l’eau, « ça devrait le faire » que je me disais…

De mon côté, j’ai pris : des boxers, des paires de chaussettes sans couture, une paire de chaussures de trail, des marcels, mais aussi un legging et un haut technique à manches longues et surtout, j’en ai déjà parlé, un pantalon convertible en short de randonnée, qu’on appelle un pantashort, vraiment top !

Images– Également au top du beauf. Reparlons-en. Une fois j’en ai acheté un pour essayer. Tout mon entourage incluant ma famille m’a roué de coups pendant six semaines, en m’insultant de gros chien d’enfoiré de ringard de l’enfer. Depuis, je ne peux plus en mettre. J’ai changé de nom, de ville et je suis dans un programme de protection, car les membres de ma famille veulent encore me dégommer pour haute trahison et crime contre le style.

Je me suis permis d’intervenir, je m’en excuse. Je te laisse continuer.

Je t’excuse. J’ai pris un short de sport léger, une veste polaire de chez Decathlon.

J’avais également une paire de gants, des lunettes de soleil, un coupe-vent imperméable, une genouillère, juste au cas où. Notre sponsor Allibert Trekking m’a gâté?; en plus d’une paire de bâtons, ils m’ont envoyé un foulard technique. C’est un tour de cou qui me servira le matin comme bonnet et le soir comme écharpe. J’ai un sac de couchage me gardant au chaud si la température n’est pas inférieure à 5 degrés Celsius et un mini-tapis de sol gonflable de 1 mètre 20 de long. Quand je dors, j’aime avoir mes jambes en contact avec le sol. Non, ce n’est pas vrai, c’est juste plus léger qu’un tapis pour adulte et je pensais que ça ferait l’affaire. Confidence : je vous conseille de prendre un tapis de sol à votre taille.

J’ai toujours sur moi un carnet de notes et un stylo, indispensables pour tenir à jour mon journal de bord. J’ai emporté une trousse de toilette qui fait aussi trousse à pharmacie.

Images– Quasi vide?? Non??

Non, j’avais à l’intérieur deux Dolipranes.

Il y avait aussi ma brosse à dents avec un mini-tube de dentifrice, un mini-savon dur que j’ai oublié le premier jour dans le refuge. Respectueux de l’environnement du mieux que je peux, j’emporte une pierre d’alun en guise de déodorant. Pierre que j’ai également pris le soin de perdre le premier jour, histoire d’alléger mon sac.

Je n’ai pas oublié d’emmener de la crème pour les articulations afin de me faire du bien le soir.

Elle sonne assez crade ta dernière phrase.

Et aussi un tube de crème solaire, du baume à lèvres et des boules Quies pour bien dormir la nuit, car dans les dortoirs, ça ronfle tout le temps. Dans cette trousse, j’ai la seule chose vraiment indispensable : ma Ventoline, pauvre asthmatique que je suis.

Encore une fois, j’essaye d’aller à l’essentiel, pas de superflu. Je sais pertinemment que si j’ai un problème, je trouverais toujours ce qu’il me faut sur le chemin. On ne part pas non plus au milieu de la Mongolie.

J’ai passé un peu de temps avec une famille nomade dans ce pays et ils avaient des médicaments.

J’ai pris trois allumettes aussi. Pourquoi trois ? Je ne sais pas, la suite nous le dira?? Allez, je vous le dis tout de suite : elles n’ont servi à rien puisqu’elles ont pris l’humidité.

Le plus encombrant reste mon matériel audiovisuel : petite caméra d’action type GoPro, un appareil photo reflex, un trépied, une perche télescopique, des batteries et mon téléphone portable. Je ne vais quasiment pas m’en servir puisque le GR20 ne bénéficie que d’une très petite couverture réseau.

Pour terminer et pour rappel, j’ai emmené les feuilles volantes imprimées du topoguide.

Voilà l’intégralité du matériel emmené sur la randonnée.

100 Shèh : Bien fait ! en arabe, tu ne le disais pas tout le temps, étant petit ?

101 Twerkkeur : personne qui danse le Twerk. Une danse où tu fais bouger, vibrer, trembler ta croupe.

102 Bear Grylls : alpiniste, aventurier et écrivain britannique. Ancien soldat des forces spéciales (SAS), connu pour son émission de téléréalité de survie Man vs. Wild. Il est aussi le plus jeune britannique à avoir grimpé l’Everest. Un putain de héros.

103 JCVD : initiales et autre nom donné à l’immense Jean-Claude Vandamme, acteur, réalisateur, producteur et philosophe des temps modernes. Une fois dans un documentaire, il a expliqué ce qu’il pensait de l’avenir de l’eau. Il n’a pas forcément tort ce génie.

104 Tu crois que je jette mes mégots par terre ? Jamais, nulle part !

105 Ondamania : jouet en forme de ressort, en métal ou en plastique.

106 Bi-Bop : un des premiers téléphones mobiles, une cabine téléphonique portable.

107 J’en : c’est une blague.